Exposition collective « Introspection » à la galerie Valérie Eymeric

11 juin 2022
Du 29 juin au 30 juillet 2022
« INTROSPECTION » 29.06 - 30.07.2022 avec Loïc Burzotta, Francky Criquet, Komili et Nurhidayat Vernissage le 29.06 de 18h à 21h Exposition jusqu'au 30 juillet 2022 du mardi au jeudi de 14h à 19h et du vendredi au samedi de 10h à 19h Exposition présentée à la galerie Valérie Eymeric 33 rue auguste comte 69002 Lyon. « Introspection » se veut une exposition paradoxale qui réunit 4 artistes sélectionnés par la Galerie Valérie Eymeric. Comment être à la fois l’observateur et l’observé ? Acquiert-on la connaissance de soi ou celle de l’esprit humain dans la création ? Cette transparence de soi à soi, ce retour au « Je » est le premier point de l’exposition. Le second ouvre plus largement sur la perception d’un ensemble d’interactions qui composent notre monde et pousse inexorablement à une prise de conscience.
Komili est brillante pour peindre le paradoxe : la civilisation et la nature, l’ombre et la lumière. L’artiste ne minimise pas la laideur du monde pour en valoriser le sublime, il n’y a pas de tromperie, c’est un regard franc et direct sur des architectures dont les passants ne perçoivent même plus la présence, c’est la question du devenir de l’Homme et de sa finitude. Ses compositions nous sortent de l’anthropocentrisme des siècles précédents pointant l’éphémère de l’Homme - imaginé, et regretté ? - et la force de la nature. Par des tableaux colorés et lumineux Komili ne nous plonge pas dans un pessimisme bien souvent cause d’inaction. Au contraire, elle nous laisse entrevoir sa vision d’un monde où la nature reprendrait ses droits par-delà l’homme et ses constructions éphémères. L’œuvre de Francky Criquet devient une sorte d’expédition dans la psyché de l’artiste, où ce maelström de couleurs au milieu du chaos nous laisse entrevoir la beauté du corps dans une imagerie quasi biblique et autobiographique. Dans ces tableaux où l’espace semble brisé, chaque membre et chaque figure de son bestiaire flotte dans la toile, dans le chaos, dans le désordre. La main de l’artiste le mène à la création d’un monde qui ne ressemble qu’au sien, simultanément fort et cru mais aussi innocent et d’une sensibilité hors du commun. Le geste de Francky Criquet le conduit à la création d’une peinture cathartique et salvatrice pour lui comme pour les regardeurs. Faussement romantiques, les sujets de Loïc Burzotta ont souvent le regard lointain et mélancolique. C’est une représentation immédiate et sans filtre du corps. Des corps jeunes et beaux de femmes comme d’hommes empreints de jeunesse éternelle. L’introspection mène, chez Loïc Burzotta, à la représentation de figures nues dans des poses méditatives. Ses vues aériennes laissent entrevoir la lascivité ou l’attente d’un autre. L’inspiration Quattrocento, pour la composition comme pour l’utilisation de feuilles de laiton ou d’argent, sont une rémanence de grands espaces d’expositions tels que nous les trouvions dans les palais ou les demeures seigneuriales mais elles sont ici contemporanéisées. Il en émane une fraicheur, une redécouverte du corps enfin accepté. Les mises en scène théâtrales et les couleurs intenses, presque artificielles, illuminent et soulignent brutalement les éléments des compositions de Nurhidayat. L’artiste, intéressé par des images choisies dans les magazines ou sur nos écrans, compresse ces stimuli du quotidien et en détourne l’essence consumériste en imageries essentiellement séduisantes. Mais ne nous y trompons pas : elles nous mettent aussi en garde contre nos propres habitudes mortifères pour l’humanité. Ces madeleines de Proust, ces images rétiniennes s’offrent une seconde nature et marquent d’une façon complètement nouvelle nos souvenirs, notre mémoire. Essentiellement masquée, la présence humaine chez Nurhidayat s’exprime de façon indéterminée, dans une quête identitaire.